Pascal Kosuth est directeur de la Fondation Agropolis. Il nous parle du rôle de la Fondation, et de le place de cette exposition.
Pouvez-vous nous expliquer la mission d’Agropolis Fondation ?
PK : Agropolis Fondation est une Fondation de Coopération Scientifique. Sa mission est de soutenir la recherche et l’enseignement supérieur pour produire et diffuser des connaissances qui seront utiles aux acteurs de l’agriculture et du développement durable. Elle couvre plusieurs domaines de la biologie des plantes à la production, la transformation, jusqu’aux politiques publiques concernant l’agriculture.
Comment Agropolis Fondation soutient-elle les recherches sur la diversité des plantes cultivées ?
PK : Agropolis Fondation soutient des réseaux de scientifiques et finance des projets de recherche et de formation. Certains projets sont dédiés à une plante : le café, le riz, la tomate… et étudient le génome des espèces, l’adaptation des variétés à leur environnement, les modes de production agricole de ces cultures. Certains projets traitent de plusieurs cultures. C’est le cas de cette exposition sur la diversité des plantes cultivées comme d’autres projets : Cultivar développe des modules de formation sur l’amélioration variétale liant recherche et enseignement; ARCAD qui constitue un centre de ressources biologiques sur l’agrobiodiversité notamment tropicale et méditerranéenne.
L’exposition présente la diversité des plantes cultivées. Comment voyez-vous l’évolution future de ces plantes et comment la recherche permet-elle de préparer cette évolution ?
PK : L’homme a commencé à domestiquer les plantes il y a 10 000 ans et l’on compte aujourd’hui plusieurs milliers d’espèces utilisées et 200 cultures principales. Le XXème siècle a vu apparaître des facteurs d’évolution très rapide : démographie et mondialisation ont généré une demande alimentaire accrue et de nouvelles demandes : bioénergie, chimie verte… ; les pratiques agricoles ont évolué vers l’intensification poussée mais, face à ses excès, on assiste à une réorientation encore timide vers l’agro-écologie ; le changement climatique change températures et disponibilité de l’eau et accélère l’émergence de maladies, imposant de trouver des variétés résistantes à ces différents stress ; enfin les biotechnologies donnent aujourd’hui les moyens techniques d’intervenir directement sur le génome des plantes, soulevant des enjeux d’éthique fondamentaux.
Les enjeux sont complexes et le rôle de la recherche multiple : développer les connaissances, comprendre la diversité des situations et des pratiques, apporter des solutions nouvelles, mais aussi anticiper les évolutions et prévenir les risques. Gérer la diversité des plantes cultivées et préserver le patrimoine de l’humanité qu’elles constituent, est un enjeu majeur et un défi pour la science.