Chanter pour planter le blé

Chant agraire de l’Ahaggar

L’enregistrement, dont un extrait est présenté ici, a été réalisé par Marceau Gast à Idélès, un village touareg au nord-est de Tamanghasset, en décembre 1964. L’auteur décrit ainsi les activités liées à ce chant : « Le défrichage de la terre ou son défoncement, comme le transport des couffins de terre nouvelle, seront effectués souvent en association avec plusieurs jardiniers. (…). Ces travaux d’entraide collective rythmés par des chants qu’il est émouvant d’entendre au milieu des jardins. Les hommes, serrés côte à côte,  avancent en cadence, reprenant en coeur la ritournelle qui accompagne les couplets du meneur. Les houes s’entrechoquent, la poussière monte, l’enthousiasme et l’entrain sont de rigueur. A la fin de la matinée le bénéficiaire de l’entraide apporte un plat de nourriture, mangé au milieu du champ. Les voiles des visages sont déposés sur les talus avec les tuniques ; la plupart des hommes sont torse nu et tête nue. On mange des dattes pilées que l’on puise à la main dans un plat de bois, ou des crêpes de farine de blé, arrosées d’une sauce avec des légumes, ou du couscous à gros grains (tikhammzin), si ce n’est une bonne bouillie de mil bien compacte. Après ce repas en général rapide (10 minutes environ), on prépare le thé et chacun retourne ensuite à ses occupations. Les travaux collectifs durent autant de temps qu’il est nécessaire, une, deux, ou plusieurs demi-journées. »

Extrait de http://phonotheque.hypotheses.org/9282