Roland Akakpo, doctorant à l’IRD de Montpellier, nous parle de l’igname.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours, votre motivation personnelle pour le métier de chercheur, et vos projets professionnels éventuels pour après la thèse ?
RA : Pour me présenter, je m’appelle Roland Akakpo, je suis béninois, et pour parler un peu de mon parcours, il a commencé au Bénin naturellement. De 2006 à 2011, j’ai suivi un cursus d’ingénieur agronome (bac +5), comprenant typiquement quatre ans de formation générale, et un an de spécialisation. J’ai eu ensuite la chance de faire mon stage d’ingénieur agronome auprès de Africa Rice à Cotonou, et c’est là que j’ai fait mes premiers pas dans la recherche. Concernant mes motivations, j’ai fait tout d’abord un constat au niveau de mon pays, où il y a un manque important d’enseignants et d’enseignants-chercheurs : j’ai donc eu envie d’apporter ma contribution dans cette voie et c’est à partir de là que j’ai commencé à avoir envie de faire de la recherche – et il faut ajouter que je suis aussi un grand bricoleur donc je me suis dit voilà deux choses qui vont s’associer. J’ai donc terminé en 2011 ma formation d’ingénieur agronome. J’ai eu ensuite un premier contrat en CDD auprès de Africa Rice et de l’INRAB, l’équivalent de l’INRA au Bénin. Je terminais ce contrat lorsque j’ai obtenu une bourse du gouvernement français pour faire un master en France. Je suis donc venu en France en août 2012, pour faire un master II, en protection des végétaux et sélection variétale, à Rennes, à Agrocampus Ouest. J’avais alors un an pour décider de trouver ensuite un travail ou de poursuivre en thèse : puisque la motivation y était j’ai donc décidé de poursuivre en thèse. Avec un chercheur de l’IRD, Yves Vigouroux, nous avons monté un projet de doctorat, financé par un projet de l’équipe de ce chercheur pour ce qui est du matériel et fonctionnement de la thèse. Pour ce qui est du salaire de doctorat, j’ai fait deux demandes de bourses, que j’ai obtenues. Je suis aujourd’hui en deuxième année de thèse à l’IRD.
Que faites-vous comme recherche ?
RA : J’étudie principalement la domestication de l’espèce cultivée d’igname de l’Afrique de l’Ouest. Cette espèce aurait été domestiquée à partir d’une des deux ignames sauvages très proches, qui occupent des lieux différents : l’une est inféodée au milieu de savane, l’autre se trouve en forêt. Or l’espèce cultivée apparentée à ces deux espèces sauvages arrive à s’adapter aux deux milieux de culture. Ma question de recherche est donc de savoir quelle espèce est à l’origine de l’espèce cultivée, et qu’est ce qui fait que cette espèce cultivée, qui provient d’une seule de ces deux espèces à l’origine, a pu s’adapter aux deux milieux des espèces sauvages.